Interview de Damien Lopez, entraîneur des gardiens du Servette FC Féminine et de la Selection Féminine Ecossaise

par Le Mag de l'Educateur

En cette période de vacances estivales, LE MAG DE L’EDUCATEUR, vous propose de voyager avec comme guide un professionnel reconnu qui a pas mal de miles parcourus tout au long de sa carrière.

Avec Damien LOPEZ, entraîneur des gardiennes du Servette FC Chenoîs Féminin à Genève et de la sélection féminine écossaise, on (re)découvre son parcours, ses préceptes, les évolutions du poste de gardien de but et par capillarité celle de sa profession.

Damien, peux-tu stp présenter ton parcours et quelles sont les étapes qui t’ont permis d’officier aujourd’hui entre autres en tant qu’entraineur des gardiens du Servette FC féminines ?
Salut Rafik, cela fait maintenant plus de 16 ans que j’officie dans le football féminin.

Tout a débuté en 2006 lors de mon cursus universitaire en STAPS. Afin de réaliser mon stage j’ai eu l’opportunité d’intégrer l’Olympique Lyonnais et plus précisément contribuer auprès du staff des U8 féminines.

De fil en aiguilles, d’autres opportunités se sont présentées jusqu’à un essai en tant qu’entraineur des gardiennes de l’équipe professionnel. L’essai fut concluant et j’ai pu intégrer le staff de Farid BENSTITI et je suis resté à l’OL pendant 6 ans.

A l’issue de cette expérience, Farid BENSTITI s’engage en Russie et me propose de le suivre. Je réponds bien évidemment par la positive et j’ai pu officier au sein de l’équipe nationale russe en 2012 et l’équipe de Rossiyanka dans la foulée.

Avec le Rossiyanka nous avons décroché le titre de champion de Russie et atteint le ¼ de finale de la Ligue des Champions.
Avec la sélection russe nous avons réussis à nous qualifier pour l’Euro 2013 en Suède.

A l’issue de cette expérience, Farid BENSITITI a été démarché par le PSG et il m’a proposé de le suivre à nouveau mais pour réaliser d’autres missions. J’ai été adjoint, analyste vidéo et en charge de la réathlétisation ainsi que l’encadrement des joueuses non sélectionnées dans le groupe pour les matchs de championnat avec le PSG.

L’aventure au sein de la section féminines PRO du PSG a durée 4 ans et j’ai par la suite fait un crochet à l’académie du PSG auprès des U17 (masculins) en tant que préparateur physique au côté de Laurent HUARD.

A la suite de ça j’ai eu l’opportunité d’aller en Chine, pendant 2 ans, au sein du Dalian Quajian pour reprendre le poste d’entraineur des gardiennes et adjoint. Nous avons réalisé le doublé Coupe/Championnat à deux reprises ainsi qu’une victoire Super Coupe de Chine.

En décembre 2018 je rentre en France, lors d’une période sans emploi j’ai capitalisé sur cette situation pour m’inscrire au programme DMVE (Dix Mois Vers l’Emploi) de l’UNICAEF. Cette formation est super intéressante et enrichissante avec des modules sur le média training, les SI (systèmes d’informations) et des niveaux d’anglais. Cette parenthèse m’a permis également d’élargir mon réseau et de rencontrer Ulrich RAME, qui était en charge des féminines à Bordeaux à l’époque. Ce qui m’a permis d’évoluer pendant 2 ans au sein des Girondines de Bordeaux.

Entre temps Pedro MARTINEZ LOSA prend les rênes de l’équipe féminine. A l’arrivé de Patrice LAIR j’ai décidé de suivre Pedro qui avait pris en charge la sélection écossaise et donc depuis septembre 2021 j’y suis entraineur des gardiennes et adjoint également.

Depuis juillet 2023 j’occupe les mêmes fonctions au Servette FC Chenoîs Féminin.

En parallèle de ces deux postes je réalise une mission de mentoring auprès de la FIFA, où on aide des équipes nationales à se développer et structurer leur foot féminin. J’interviens essentiellement sur la dimension athlétique.

Et tout ça avec des journées qui font 24 heures ?
Effectivement (rires). Après les missions pour la FIFA sont ponctuelles. A titre d’exemple pour les qualifications de la Coupe du Monde qui avaient lieu en Australie et en Nouvelle Zélande, j’ai aidé Tahiti.

J’entrais en contact avec la Coach, et j’essayais de lui apporter mes compétences car la fédération n’a pas les moyens d’avoir un staff complet comme d’autres sélections.

Toi qui as eu la chance d’évoluer auprès des deux sections (féminines et masculines), quelles différences notables identifies-tu entre ces deux disciplines ?
Les contraintes du football restent les mêmes. Au niveau de la préparation athlétique les objectifs de fond seront les mêmes ce sera seulement le niveau d’intensité qui sera à adapter.

Là où je note une différence sur des éléments communs c’est la compréhension et l’écoute des féminines sur l’analyse tactique. Elles sont plus réceptives donc il faut apporter une pédagogie différente pour expliquer plus en détail l’objectif de nos remarques.

Après chez les filles il y a des spécificités avec les cycles menstruelles à intégrer dans le travail athlétique en individualisant la charge pour chaque joueuse.

Comme tu as une grosse expérience à l’internationale, quelles sont les souvenirs que tu retiens et les difficultés que tu as dû surmonter. Tu as été confronté à des cultures marquées et hétérogènes.
Ce que je retiens de tous ces voyages – et à mon sens c’est valable pour toute activité confondue pas seulement le football – c’est que tu dois t’adapter à la culture du pays dans lequel tu vas évoluer. Tu ne peux pas arriver avec outrecuidance et faire table rase des choses réalisées et mises en place jusqu’alors.

Ce qui m’a marqué en Russie et en Chine, c’est qu’avant d’être des gardiennes j’avais en face de moi des athlètes. Tu as un niveau physique et pliométrique qui est monstrueux.  Chose que tu ne vas pas forcément retrouver en France et plus largement en Europe.

En Chine et en Russie, elles étaient souples, explosives cependant techniquement c’était plus compliqué. Le jeu au pied par exemple n’était pas très développé. Du coup j’ai axé mon travail sur ce paramètre. J’avais juste besoin de les aider à utiliser leurs compétences physiques pour le transcrire dans le mouvement spécifique du gardien.

A l’inverse en Europe et en France, tu vas avoir des joueuses hyper techniques qui vont avoir la vista qui vont être au-dessus de tout le monde ; ou gardiennes qui vont avoir un jeu au pied et des prises de balles très propres et tactiquement très au point, mais physiquement elles sont en retard.

Quelles sont les difficultés que tu as dû surmonter à titre personnel ?
En Russie c’était assez simples, les joueuses parlaient presque toutes anglais donc la communication était facilitée. Au niveau culturel ça a été plus compliqué surtout au niveau de l’acceptation, elles ne comprenaient pas pourquoi le club faisait venir des Français alors que le Championnat russe féminin a été le premier créé. Il a donc fallu montrer ses compétences pour se faire accepter.

En Chine c’était beaucoup plus compliqué sur le niveau linguistique, le niveau d’anglais n’était pas très développé du coup j’avais un traducteur pour m’accompagner. Après quelques mois j’ai commencé à apprendre le Chinois pour acquérir le vocabulaire rudimentaire.

Au niveau de l’acceptation c’était l’inverse qu’en Russie. On a été accueilli à bras ouverts dans un souhait d’apprendre très marqué.

Si on resserre la focale sur le volet sportif, comment se place le foot féminin français au niveau de la concurrence internationale. Quelles sont les points forts des gardiennes françaises et a contrario quelles sont les axes d’améliorations ?
Je trouve qu’en France le travail réalisé sur la création de vocation n’est pas assez développé. Tu n’arrives pas à trouver un engouement au poste de gardienne de but.

Dans les académies tu as du mal à avoir deux gardiennes par génération et du coup ça ne permet pas à développer la qualité sur ton élite. Des locomotives comme le PSG ou l’OL n’ont pas de gardiennes françaises.

Par conséquent, ça créé des creux générationnels et pour développer de la qualité il faut créer de la saine concurrence pour avoir une émulation qui alimentera un cercle vertueux.

Je reviens sur deux éléments qu’on a abordé : l’intensité et le jeu au pied. De mon poids de vue c’est les deux éléments structurants qui on fait évoluer le poste de gardien de but. Quels autres éléments tu notes comme transformation dans le rôle du gardien de but ?
Le jeu au pied est valorisé ailleurs depuis plusieurs années avec l’interdiction de la passe en retrait en 1992, alors qu’en France on prend en compte son importance que récemment. On va donc être limité dans les prochaines années vu qu’on a pris un peu de retard sur ça.

Le gardien est aujourd’hui une pièce à part entière de la stratégie du coach, tu évolues à 11 en phase de possession. C’est ancré et il faut le développer. Quand tu regardes les stats 98% des ballons touchés par un gardien c’est au pied.

Si tu veux partir de derrière tu dois avoir un gardien qui est capable de gérer la pression et de trouver les solutions quand il est sous pression.

Je suis en train de passer mon diplôme GoalKeeper UEFA A avec l’Ecosse et le diplôme ne se limite pas sur la fonction de gardien. Il permet de nous valoriser comme un coach adjoint à part entière qui peut gérer une séance ou un exercice en partant du gardien de but.

A titre d’exemple, si tu veux travailler tes phases de sortie sur 6m, tu vas pouvoir demander à ton entraineur de gardien de prendre le lead et de mener la séquence.

Le coach de gardien est en train d’évoluer, tu n’es plus « enfermé » avec les gardiens, tu as des choses à dire aux défenseurs centraux, aux latéraux.

D’autres évolutions du jeu ont un impact sur le poste de gardien de but. Du fait de l’accroissement d’intensité et de vitesse, on demande aux gardiens d’être le plus longtemps possible sur les appuis. C’est de la d’où vient la technique de la croix qui est un peu à la mode en ce moment. Si elle est bien utilisée elle est efficace. Après il faut savoir à quelle(s) distance(s) l’utiliser pour qu’elle soit fructueuse.

La dimension cognitive je l’intègre au maximum dans mes séances. A titre d’exemple quand je vais travailler la prise de balle aérienne, je coupe la surface devant le gardien en six zones et la gardienne au lieu de dire « j’ai », elle va indiquer la zone où je me trouve en tant qu’attaquant pour travailler la prise d’information, de vision périphérique notamment.

Tu as évoqué ton rôle au sein d’un staff, du coup concrètement comment avec le staff au complet, en sélection et en club vous vous coordonnez pour définir le périmètre d’intervention de chacun pour ne pas trop vous marcher dessus et créer des synergies ?
Le coach du Servette est l’adjoint de la sélection écossaise donc les méthodes de travail sont exactement les mêmes.

La veille on prépare notre séance et on délimite le périmètre d’attention de chaque membre du staff.

Je peux intervenir sur les gardiennes exclusivement ou sur la ligne défensive plus largement sur certains exercices.
Tout est clairement défini en amont.

Pour stimuler le groupe tous les exercices sont sous formes de compétition du coup à tour de rôle un des membres du staff est garant des règles et du reporting de points.

Tu as deux autres compétences : la dimension athlétique et analyse vidéo, comment tu les intègrent dans tes fonctions d’entraineur de gardien ?
Au Servette et en Ecosse je suis en charge des coups de pieds arrêtés. Ma fonction d’analyste me permet d’analyse les forces et faiblesses de mon équipes et des adversaires pour définir les stratégies pour être performant sur ces phases de jeu.

Pour mes gardiennes je leur prépare des prémontages pour qu’elles aient conscience de l’adversité à venir.

J’analyse également la gardienne adverse pour nos offensives. Par exemple quand nous avons rencontré les Young Boys en demi-finale des Play-offs, j’avais remarqué que la gardienne anticipait tous les centres en retrait, qu’elle était très haute. J’ai partagé l’information au staff et aux joueuses et deux des 4 buts inscrits résultent de ces situations.

Comme tu abordes les pénalty et tirs au buts ?
Je vais en profiter pour faire un petit coup de gueule, on a vu au dernier Euro sur le match de la France que l’IFAB et les arbitres durcissent drastiquement les règles pour le gardien qui n’a plus droit de rien faire. A contrario on laisse dans le plus grand des calmes des attaquants couper leurs courses ! Tu as l’impression que c’est un tir au but de hand.

C’est complètement déséquilibré du coup si tu veux avoir un arrêt sur cette séquence ça doit être bien préparé en amont.

J’essaie de récupérer tous les penalty des joueuses adverses – c’est plus facile avec l’Ecosse car tu as plus de données en sélection qu’en club surtout sur le football féminin – j’en fait un montage pour extraire des statistiques, analyser les mouvements du corps pour en faire profiter mes gardiennes.

Ce qui est déterminant c’est la conviction de ta/ton gardien(ne). Il faut qu’elle/il ait confiance à 200% dans son choix et l’intensité qu’elle/il va mettre.

Certains coaches ne veulent pas entendre parler de préparation en amont car ils estiment que tu ne pourras jamais reproduire les conditions du match.

Je comprends le point de vue mais j’estime que c’est un geste technique comme un autre. Pourquoi tu vas faire tirer des coups francs à ton joueur attitré à la fin de tes entraînements et tu ne vas pas en faire de même pour les penaltys pour parfaire les détails qui peuvent faire la différence le jour J ?

Ça permet pour certains de trouver leurs zones de confiances, car il n’y a que les très grands joueurs qui arrivent à changer de zone de tir au dernier moment.

A mon sens il faut l’intégrer dans les séances pour créer de l’automatisation auprès de tes joueuses/joueurs et elles/ils seront plus performants !

On arrive à la période de reprise dans les clubs pro, comment adaptes-tu cette période importante d’une saison aux spécificités du poste de gardien de but ?
J’envoie un programme personnalisé à réaliser pendant leurs vacances à mes gardiennes pour les zones épaules, coudes et poignés, en plus du programme globale envoyé à tout l’éffectif.

Elles reprennent comme des joueuses de champ, en les intégrant au maximum dans les jeux de possession. Il faut toujours garder en tête leurs spécificités en les intégrants sur des zones où elles sont sur des bords et non au cœur du jeu.

Je réintègre progressivement les mises au sol car le corps doit s’habituer petit à petit à ces séquences en veillant au curseur parce qu’après un mois sans plonger ça peut créer des courbatures.

Après un travail de quelques jours sur les bases du postes (placements, prises de balles notamment) on les réintègre au jeu avec des frappes et de la finition pour les joueuses.

Je travaille également avec le préparateur physique pour qu’il adapte ses exercices aux spécificités des gardiennes avec de la pliométrie et sur des angulations ou des trajectoires de courses différentes.

Par exemple on voit souvent des athlètes sprinter avec un élastique qui les retiennent, on va le faire un peu mais surtout dans l’autre sens pour simuler les situations de 1 vs 1 pour ralentir ton adversaire.

On va également mettre plus de déplacements latéraux que pour les joueuses de champ.

Au niveau de la musculation, on va prioriser le temps de déplacement de la charge plutôt que de son poids. A l’aide de capteur VBT on mesure la vitesse d’exécution pour rechercher une zone spécifique de vitesse.

Outre les leviers athlétiques et d’analystes, j’ai vu sur certains reportages des gardiennes/gardiens qui allaient chercher sur le terrain de la neuroscience des pistes d’améliorations. En utilises-tu toi dans tes missions ?
La dimension cognitive je l’intègre au maximum dans mes séances. A titre d’exemple quand je vais travailler la prise de balle aérienne, je coupe la surface devant le gardien en six zones et la gardienne au lieu de dire « j’ai », elle va indiquer la zone où je me trouve en tant qu’attaquant pour travailler la prise d’information, de vision périphérique notamment.

Je travaille aussi le réflexe avec des balles de tennis ou avec plusieurs ballons.

Et cette année on va peut-être le mettre en place sur des séances spécifiques de musculation (quand le travail de charge n’est pas trop important) des innovations. Cela consiste à intégrer du travail de réflexion avec des choses toutes simples, du calcul mental par exemple. Sinon une entreprise permet de projeter des formes pendant que la joueuse fait son mouvement et elle doit indiquer le nombre d’une forme précise demandée.

Dans la recherche d’innovation dans tes séances et de progression de tes joueuses plus largement, as-tu capter des éléments d’autres disciplines ?
On travaille beaucoup les blocs issus du basket et du hand pour les coups de pied arrêtés. On regarde beaucoup le Futsal car ils sont novateurs sur les combinaisons. Même sur certaines phases de jeu spécifiques au gardien c’est intéressant notamment sur les 1 contre 1 pour regarder leur technique.

J’aime bien le hand donc je regarde beaucoup ce qu’il se fait dans ce sport. Ce que je trouve intéressant c’est les attaques placées et leur patience jusqu’à trouver l’ouverture.

En musculation on va regarder ce qu’il se fait au Rugby car ils sont novateurs sur les profils force/vitesse.

Pour améliorer la qualité des appuis et la rapidité des mouvements je vais m’inspirer de ce qu’il se fait en pliométrie au Cross-Fit notamment.

La Boxe est aussi une discipline intéressante. Tu es main/pied donc ça permet de dissocier.

Dans la dissociation les sports de raquette sont de bons canaux pour travailler cette dimension.

Un bon gardien doit avoir aussi une culture tactique très bonne pour comprendre les intentions du coach. Ça va souvent partir de toi et c’est toi qui vas donner les informations à tes coéquipiers car sans ballon tu as le jeu devant toi et tu peux être précieux dans le remplacement des joueurs de champ.

Toujours dans le registre performance et gains marginaux, au niveau data quels metrics analyses-tu pour le poste de gardien de but ?
Je suis les xS (Expected Saves) qui est l’inverse des xG (Expected Goals). Cette donnée permet de voir l’efficacité du ton/ta gardien(ne) de but. Parce que si tu te concentre uniquement sur le nombre d’arrêts, tu vas avoir les équipes de bas de tableau qui vont avoir des gardiennes bien classées car elles sont beaucoup plus sollicitées.

J’aimerai trouver une personne qui fait de la programmation et de l’exploitation de données pour définir un algorithme pour affiner toutes ces datas et leur donner du sens. Ça te permettrait de définir une short-list de profils qui t’intéressent et tu pourrais suivre ces gardien(ne)s.

Avec mes gardiennes je ne m’appuie pas trop sur la data pour suivre leur progression mais plus me concentrer sur les aspects technico-tactiques.

Sur le jeu au pieds on va analyser le choix qu’elle aura prise : est-il le bon ? Quelles autres solutions avais-tu ? Etaient-elles meilleures ? Peut-on améliorer tes choix en demandant aux milieux et au défenseurs de se positionner autrement ?

Parce que des fois on critique la finalité et la gardienne qui a perdu la balle, mais quelles solutions lui offraient ces coéquipières pour conserver la possession ?

Sur le positionnement on analyse le positionnement par rapport au ballon, aux placements des adversaires et des défenseurs, le ballon bouge de 10 m mais tu es restée statique il y a quelque chose qui ne va pas dès le départ. Ça me donne de la matière pour construire mes séances avancées qui sont exclusivement basées sur des situations de jeu.

Notre média s’adresse en priorité aux éducateurs, quels sont selon toi les aspects à sécuriser le plus tôt possible pour le poste de gardien de but ? Quels sont les pans de leur jeu qui doivent être les plus travaillés ?
La première chose c’est un aspect mental : le gardien doit être mentalement très très fort car il n’a pas le droit à l’erreur, il est souvent seul face à des situations et il doit aussi être un leader. La surface de réparation est sa maison, tout ce qu’il passe dedans c’est de sa responsabilité. S’il n’est pas capable de diriger des joueurs et une défense, ça va être difficile. Ce n’est pas anodin si tu vois beaucoup d’anciens gardiens passer entraineur. Ils ont cette fibre.

Un bon gardien doit avoir aussi une culture tactique très bonne pour comprendre les intentions du coach. Ça va souvent partir de toi et c’est toi qui vas donner les informations à tes coéquipiers car sans ballon tu as le jeu devant toi et tu peux être précieux dans le remplacement des joueurs de champ.

C’est une dimension difficile à travailler car ça émane du caractère de la personne. Tu pourras un peu travailler dessus mais la partie immergée de cette compétence est inscrite dans le caractère de chacun.

Le jeu au pied est primordial aussi car il sera différenciant par rapport aux bases du postes (avoir une bonne technique de main, savoir se déplacer, savoir plonger). 80% des coaches actuels demandent à partir de derrière et à jouer avec le gardien donc si à chaque fois que tu reçois la balle c’est pour l’envoyer en touche ou à 50 mètres dans le camp adverse et perdre la balle…Il y a des coaches c’est leur plan de jeu donc ce n’est pas un souci, mais aujourd’hui ils sont très minoritaires. Donc tu dois savoir gérer la pression et apporter ta pierre à l’édifice avec des briques de construction et de conservation.

Pour aider les gardiens sur cette dimension, il faut aller à l’école portugaise et espagnole dans lesquelles tu mets ton gardien sous pression dès le départ. Dans tous les jeux il doit être comme un joueur de champ. Et tu ne limites pas en touches et tu les laisses se gérer.

Toujours dans un souci de partage, aurais-tu un exercice à partager pour faire progresser un gardien de but sur le jeu au pied par exemple ? Ou tout autre dimension que tu juges importante à travailler auprès d’un jeune public.  

Exercice Mag Educateur

Description:
Circulation du ballon entre les 2 centraux et le GB. L’objectif est de trouver le N°6 sans que le ballon soit intercepté par l’attaquant

Variantes:
L’attaquant reste dans la zone et ne peut que intercepter les passes b

L’attaquant est libre il peut venir presser le GB

Concepts:

  • Qualité technique
  • Prise de décision
  • Prise d’information
  • Vitesse de décision
  • Vitesse d’exécution
  • Feinte

ITW réalisé par Rafik
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