Lettre ouverte aux bénévoles du football

par Le Mag de l'Educateur

Chers toutes, Chers tous,

L’individualisme est, à juste titre, identifié comme l’un des maux de notre société contemporaine. Vous êtes l’un des parfaits contre-exemples et par la même une immense bouffée d’espoir : l’engagement associatif et social n’est pas mort, vive ces rois et ces reines du bénévolat !

Nous ne pouvions pas commencer l’aventure du Mag de l’Educateur, sans remercier avec nos mots les plus sincères, l’action au quotidien de toutes celles et ceux qui tiennent à bout de bras le football amateur aux quatre coins de l’Hexagone.

J’essaierai d’être le plus exhaustif possible, mais je tiens à m’excuser pour toute personne que j’aurai involontairement non reprise dans les lignes qui vont suivre.

Commençons par celles et ceux qui sont justement souvent non cité.e.s quand on évoque le football amateur : les bénévoles au sens large.

Une famille repose sur des piliers solides, et dans chacun de nos clubs respectifs, une personne est toujours présente. L’ancien fidèle au poste pour tenir la buvette, pas besoin de goal line technology, la mascotte du club est toujours du bon côté du comptoir. Bien que ses missions soient diverses et variées, il s’attache à les remplir avec sérieux. Il a toujours un mot sympathique pour toutes les personnes qu’il croise. Ses expressions si caractéristiques sont souvent des gimik repris par toutes celles et ceux qui arpentent les corridors du club. Epaulé par d’autres personnes pour maintenir l’état du Club House ou du lieu de vie commune, ils s’attèlent à ce que les joueurs aient des tenus propres à chaque rencontre. Cette Dream Team des « moins visibles », est composée également de femmes et d’hommes, jeunes ou moins jeunes, qui viennent humblement sur leur temps libre et parfois en dépensant leurs propres deniers, pour participer à la vie du club et rendre le quotidien le plus doux possible aux licencié.e.s.

Leurs champs d’actions sont diverses en passant de la simple présence pour les  matches  à  domicile (toujours besoin d’aventurières/aventuriers pour retrouver le ballon perdu dans l’environnement hostile entourant le rectangle vert), au renfort logistique pour les déplacements ou une participation plus active au cours des rencontres : arbitre assistant ou staff médical : peu importe la mission ! La polyvalence est le maître-mot avec comme dénominateur commun un engagement régulier et sans faille.

Passons maintenant aux dirigeants. Ces femmes et hommes, passent la majeure partie de leurs temps libres à résoudre tous les soucis de leurs licenciés. Dans certains clubs, ces personnes sont des maires de proximité et leurs actions ne se limitent pas aux seules problématiques liées au football.

Outre les difficultés sportives relatives aux créneaux disponibles sur les installations de la municipalité, ces responsables s’attelent à maîtriser les coûts de fonctionnement sans cesse inflationnistes. L’état social de notre pays, est tel que de plus en plus de clubs sont contraints de se substituer aux fonctions régaliennes de l’état.

Comment refuser l’inscription d’un enfant dans son club pour qu’il partage un moment d’évasion dans son quotidien morose avec ses camarades, car le prix de la licence ne peut être supporté par ses parents ? : Le constat est cruel, mais des réductions plus ou moins importantes en fonction de la situation familiale sont consenties.

Assez lunaire de  voir  de  tels  sacrifices  quand  on  voit  les  revenus  générés  par  l’industrie footballistique….Le ruissellement dans le foot amateur comme dans les autres pans de la société n’est ni plus ni moins qu’un vœu pieux, n’en déplaise aux services com’ de certains politiques et acteurs du monde professionnel.

Une fois les missions logistique et comptable acquittées, elles/ils endossent leurs plus beaux costumes de VRP pour tenter de dénicher des subventions auprès des collectivités locales et/ou sponsors afin de boucler leur budget dont l’équilibre est mis à mal à chaque exercice. Pour bons nombres de clubs,finir un exercice n’est malheureusement pas la garantie d’en débuter un autre la saison suivante.

Encore une fois les maires et élus locaux savent très bien se rappeler à leurs bons souvenirs qu’un club de football est composé de familles qui sont autant de réserves de voix pour les échéances électorales. Passées leurs promesses non tenues, ces piliers de la vie sociale de la Cité (au sens latin du terme, vous aurez l’occasion de cracher votre venin une autre fois les personnes animé.e.s de mauvaises intentions 😉 ) se démènent pour tenir à droit et fier leurs institutions.

Pour finir, j’adresse les mots qui vont suivre à celles et ceux qui contribuent – activement – à l’éducation de nos enfants, frères et sœurs, cousins, cousines. Ces quelques lignes ne s’adressent surtout pas à celles et ceux qui ont oublié la définition de leur fonction et sont prêt à tout pour parvenir à leurs fins. N’en déplaise aux rabat-joie, le sport est un vecteur d’éducation. Là où certains professeurs ou parents n’arrivent à trouver les mots pour transmettre du savoir et des valeurs, ces femmes et hommes arrivent à les transmettre et elles sont bien plus précieuses hors du rectangle vert qu’on the pitch !

Leur passion du beautiful game se traduit par un engagement sans limite, en temps et argent. On ne compte plus les longues heures de préparations, d’analyse, de remise en question, de debrief. Combien de matches ont été refaits ? De feuilles blanches noircies par des schémas et idées à mettre en place ?

Combien d’heures passées pour leurs « petit.e.s » au détriment du temps passé avec leur propre famille, ami.e.s ?

En plus de toutes les difficultés logistiques, réglementaires et footballistiques, elles/ils doivent en plus maintenant être expert.e en gestion du conflit avec des « parents » qui prennent de plus en plus de place. La gestion des conflits est une nouvelle compétence sine qua non à avoir dans son bagage pour officier sur les bancs de nos districts.

La pyramide médiatique, est peut-être inversée, mais sachez que nous ferons tout ce qu’on peut à notre niveau pour vous mettre à l’honneur.

Aussi déformé, le miroir médiatique soit-il, la vérité est simple et limpide : sans tous ces acteurs du monde amateur point de football professionnel   !

Soyez fier.e.s de vous, ce que vous faites au quotidien, c’est juste énorme ! Force & Honneur

Le Mag

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