Introduction | Au coeur de la complexité
Pour être un bon entraîneur nous avons besoins de connaissances scientifiques et de connaissances expérientielles.
Les connaissances scientifiques sont issues d’universitaires qui font des années d’études dans divers domaines pour apporter des réponses claires ( souvent quantitatives) à nos questions. Les connaissances expérientielles sont issues des chercheurs sur le terrain, des années d’expériences pour trouver des solutions ( souvent qualitatives ) à nos problèmes, des adaptations et réajustements perpétuesl pour affiner nos procédés et nos interactions avec notre environnement.
Les théoriciens doivent se rapprocher du terrain pour affiner leurs études et mettre en pratique leur découvertes, et les techniciens doivent lire et participer aux travaux des théoriciens pour synthétiser et affiner leurs réflexions et expérimentations.
Le savoir interdisciplinaire est un guide précieux
Le paradigme de la complexité
L’intellect est un outil d’analyse, fait pour distinguer le vrai du faux, l’utile de l’inutile. Pour analyser il sépare ce qui est mélangé. L’expérience coupé de l’intellect entraîne des oppositions et des séparations brutales. L’intellect rationalise dans la dualité, il aime les séparations nettes. Le philosophe Descartes a fortement influencé notre façon d’observer et d’analyser le Monde.
Son modèle d’approche analytique, nous le rencontrons dans l’énoncé même des contenus dans « Le discours de la Méthode ». Descartes démontre que la pensée doit décomposer son objet en autant de partie qu’il faudra pour le résoudre, c’est l’esprit Cartésien. Cette analyse est myope, si on décompose le tout, cela simplifie notre vision, mais nous perdons immédiatement le fonctionnement de la totalité.
Par conséquent notre savoir occidental, résultat de cette philosophie se trouve dans une extrême fragmentation. La segmentation excessive de nos disciplines en sous disciplines empêche la communication entre celle-ci. Une pensée compartimentée qui ne communique avec rien d’autre qu’elle-même, s’appauvrie et est incapable de percevoir la complexité du réel. Elle se fige en doctrine, en idéologie. Elle perd toute faculté de synthèse, n’accepte aucun point de vue différent du sien.
Comprendre la complexité, c’est assumer la contradiction, appréhender une unité qui ne s’oppose pas aux différences, mais s’en nourrit. C’est dépasser l’hyperspécialisation, l’élitisme stérile.
C’est ouvrir le savoir au public, sortir d’un cercle d’initiés qui se congratule d’un savoir figé qui n’apporte aucune réponse fonctionnelle et qui est donc inutile.
La complexité nécessite une réforme de la pensée, c’est le projet de l’œuvre d’Edgar Morin qui tourne autour d’une seule question : comment pouvons nous appréhender la complexité du réel sans la réduire ?
Nous devons avoir une vision transdisciplinaire, d’ailleurs les grands hommes qui ont changé le monde et sa vision incarnait ce paradigme de la complexité. Averroès, Isaac Newton, Leonard de Vinci, était à la fois philosophe, scientifique et artiste.
Le tout et les parties
Un système est un ensemble d’éléments de nature différentes organisés en tout
·Le tout est plus que la somme des parties : émergences dans le tout de qualités absentes des parties
·Mais le tout est aussi moins que la sommes des parties : inhibition par le tout des qualités propres aux parties
« Le tout est plus grand que la somme des parties. »
Confucius
Une connaissance globale est donc une connaissance qui s’intéresse au rapport entre le tout et les parties. Cette connaissance est ennemie des vérités partielles, car une vérité partielle est une vérité partiale.
L’ennemi de la complexité c’est la disjonction, la réduction. On ne peut pas comprendre le tout à partir de ses parties. C’est comme analyser une rencontre de football à travers le prisme d’un seul facteur de performance, par exemple les qualités physiques. Cette analyse réduite sera forcément erronée, car il faut la replacer dans un contexte global.
L’entraîneur a la fonction de guide dans ce tout, il doit allier l’intellect et le cœur pour guider ses hommes dans cette formidable aventure humaine. Les qualités et les défauts de l’entraîneur sont des facilitateurs ou des inhibiteurs du projet de l’équipe.