Comment juger la valeur d’un Entraîneur ? (4/10)

Les qualités et les défauts qui font la différence

par Yohan

Qualité : L’Intelligence

L’intelligence a deux pôles le premier c’est la faculté d’adaptation (apprendre à s’adapter à son environnement), le second c’est la faculté de modifier l’environnement pour l’adapter à ses besoins.

Les deux sont évidemment intimement liés.

S’adapter à son environnement c’est adapter son projet en fonction du potentiel global, c’est adapter sa communication verbale et non verbale. Vous pouvez dans certains clubs arrivés avec la casquette du Real Madrid suite à un classico affichant votre joie et votre ferveur, cela sera accueilli avec beaucoup d’humour et ça ne vous décrédibilisera pas. Dans d’autres clubs mêmes amateurs vous passerez justement pour un amateur et ce sera un affront pour les licenciés au club. Dans certains clubs un éducateur avec de la gueule, qui élève la voie sera un éducateur de caractère qui sait fixer un cadre, dans un autre ce sera perçu comme une marque de faiblesse,  un manque de maîtrise.

Je pense qu’il faut savoir trouver le juste milieu entre votre personnalité, votre caractère, votre style et le milieu dans lequel vous évoluez. Si vous perdez en authenticité, vous allez automatiquement perdre en qualité. L’objectif n’est pas d’avoir des robots mais des éducateurs avec une sensibilité différentes. Cela apportera une richesse et on pourra se tourner vers un type de profil précis compte tenue de la situation.

S’adapter à son environnement c’est modifier à la dernière seconde les formats, les équipes, parce que Rayan n’a pas pu venir ce soir, sa mère a eu une urgence, ou parce que la météo a changé. Quelques calculs, puis on bouge quelques coupelles pour toujours être précis et efficace. C’est surtout proposer une séance adaptée aux qualités moyennes de mon groupe. C’est ajuster ma séance pour que tout le monde puisse progresser. Si le curseur est trop haut nous aurons trop de frustrations, de tensions et le climat d’apprentissage ne sera pas positif. Si le curseur est trop bas, il y aura de l’ennui de la déconcentration, et le manque de complexité de l’entraînement ne stimulera pas positivement les joueurs.

Modifier l’environnement, c’est s’entourer des bonnes personnes et ne pas hésiter à écarter les personnes qui ont une mauvaise influence sur nous et notre groupe.

Il est évident que vos fréquentations ont un impact sur votre évolution, si vous vous entourez de personnes dynamiques et positives, vous aurez une tendance à devenir quelqu’un de dynamique et positif. Si au contraire vous fréquentez des personnes négatives et inactives, vous allez peu à peu sombrer dans le pessimisme. Cela peut aussi se vérifier sur des facteurs quantifiables comme le poids (l’état de forme) ou encore le salaire. Entourez vous de personnes inspirantes, n’hésitez pas à créer des cercles d’échanges avec des personnes compétentes sur des sujets qui vous passionne.

« Nous sommes la moyenne des 5 personnes que nous côtoyons le plus souvent » Jim Rohn

Modifier son environnement c’est aussi essayer de supprimer les obstacles physiques à votre progression et à la progression de votre équipe. Exemple : J’aime bien réfléchir aux derniers détails de ma séance, comme ma mini-causerie ou ma façon de présenter un procédé, le Jour J. Je me suis aperçu qu’en écoutant des émissions de sport à la radio je décrochais complétement de ma séance et j’étais moins précis celle ci. Je préfère donc écouter de la musique ce qui me permet de me concentrer sur ma séance.

Un autre exemple, pour la mise en route de mon équipe je souhaite que mes joueurs s’échauffent en autonomie. C’est aussi un moment où les joueurs prennent contact entre eux et discutent. Avant j’ouvrais le sac de ballons et chacun faisait ce qu’il voulait. J’ai remarqué deux choses importantes, les joueurs ne s’échauffaient pas correctement, ils faisaient souvent des passes longues ou des frappes, la seconde chose que j’ai remarqué c’est que souvent ce sont les mêmes duo ou trio de joueurs qui se créaient pour toucher le ballon.

J’ai donc apporté deux modifications la première c’est que lors des 5 premières minutes je ne donne pas de ballon ce qui oblige les joueurs à être actif sans ballon, je limite donc le risque de blessure, même si je prône l’autonomie l’objectif d’une mise en route est quand même de se préparer psychologiquement et physiquement à une séance. La seconde modification c’est que je ne sors que 4 ballons. Ce qui permet aux joueurs de créer de nouvelles interactions « libres » lorsqu’ils souhaitent toucher le ballon. De plus lorsque le premier procédé débute je peux commencer plus rapidement car je n’ai que 4 groupes ( et 4 ballons ) à réunir.

 

Comment développer son intelligence, sa capacité d’adaptation ?

Il est évident que passer des années à s’adapter est une expérience qui vaut tout les longs discours.

Une fois de plus pour que cela soit efficace il faut être attentif à soi-même, s’écouter, être attentif à ce que l’on aime et savoir de quoi nous sommes capables.

Il faut savoir prendre du recul pour identifier nos qualités et nos défauts et tirer le meilleur de nous-même, si nous avons constamment la tête dans le guidon nous serons incapables d’analyser notre réflexion, notre activité, nos ressentis.

Soyons curieux et ouvert sur le monde, alimenter sa culture générale nous permet d’avoir une vision plus globale, plus relié avec le tout. Les livres ou les échanges sur des sujets qui nous intéresse vont peu à peu nous ouvrir à de nouvelles connaissances qui ne peuvent qu’être enrichissantes.

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